Comité scientifique
Mme Catherine BALIER, puéricultrice, responsable de PMI
Dr Armand MALKA, pédiatre
Dr Bernard TOPUZ, médecin de santé publique
Thèmes 2016
Comment ajuster nos interventions auprès de familles vulnérables ?
Ecouter et accompagner avec bienveillance les peurs des parents
Editorial
La parentalité des personnes en situation de handicap interroge avant tout nos sociétés sur leurs représentations de la santé et de la norme. Le handicap réside moins dans les caractéristiques physiques de l’individu que dans le regard porté sur lui ainsi que dans la capacité de l’entourage à inventer l’espace matériel, psychologique et sociétal dans lequel il va vivre. Si toutes les conditions environnementales sont favorables, cela atténuera la situation de handicap voire même la fera disparaître.
De plus en plus de parents handicapés, et la loi les accompagne dans ce sens, revendiquent cette parentalité « normale » car, en dehors du handicap, il convient de reconnaître leurs compétences et aptitude à élever leur enfant, à condition que l’environnement sache accueillir leur diversité. Les soignants ainsi que les pouvoirs publics sont en première ligne pour relever ce défi.
La précarité pose un autre défi, celui de l’abandon à la rue de familles dont le destin a basculé à l’occasion de difficultés financières, de la perte d’un emploi, ou d’une séparation. Continuer à assurer les soins et la prévention, garantir la scolarité en évitant la délinquance, aller chercher ces familles là où elles se trouvent est une forme de réparation de la faillite sociale.
C’est encore la société et ses institutions qui sont interrogés à l’occasion des peurs alimentaires ou des craintes vaccinales. En effet la confiance dans les organismes de tutelle a été mise à mal à la suite de la révélation de scandales sanitaires ou la publication par les médias et les réseaux sociaux d’informations plus ou moins fondées sur la nocivité de tel ou tel médicament, et où l’effet d’annonce le dispute au débat scientifique. A quelle autorité fiable s’adresser dès lors qu’il s’agit de l’introduction dans l’organisme de substances chimiques aux effets lointains non maîtrisés, ou de l’ingestion d’aliments supposés délétères pour la santé, en raison de leur nature (gluten, OGM..) ou de leur contamination par des polluants dangereux ?
C’est aussi à la société et à ses choix fondamentaux que les attaques terroristes veulent porter atteinte. Survenant sauvagement n’importe où et n’importe quand, avec leur décompte macabre de vies perdues ou de destins brisés, elles prétendent installer l’insécurité partout. Comment en parler à un jeune enfant abreuvé d’images de violence et de terreur quand les adultes sont eux-mêmes sidérés, et que c’est à travers leur regard qu’il se forge son opinion ?
Les interrogations de la société civile concernent également les professionnels de la santé, qui doivent se former et s’adapter à ces nouveaux défis. Et c’est à eux qu’il revient d’éclairer le débat, rétablir la vérité, chasser les idées reçues, et rassurer sans tromper.
Le Comité Scientifique